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Névrite optique : Comprendre les symptômes, causes et traitements

 

Une douleur dans l’œil, une vision qui chute soudainement, des couleurs qui s’effacent… Et si c’était une névrite optique ? 

Derrière ce terme médical se cache une urgence fréquente chez les jeunes adultes, parfois annonciatrice d’une maladie plus grave comme la sclérose en plaques. Symptômes, causes, examens, traitements : voici tout ce qu’il faut savoir, sans détour.

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Points Clés à Retenir sur la névrite optique

  • C’est quoi ? Inflammation du nerf optique, touchant souvent un seul œil.

  • Symptômes typiques : Baisse brutale de la vision, douleur oculaire, altération des couleurs.

  • Causes fréquentes : Sclérose en plaques, infections, lupus, carences, toxines.

  • Comment diagnostiquer ? IRM, fond d’œil, PEV, OCT, analyses biologiques.

  • Traitement : Corticothérapie en IV, suivi neurologique si lien avec la SEP.

  • Pronostic : Amélioration fréquente sous quelques semaines, avec risque de récidive.

Qu’est-ce que la névrite optique ?

schema nevrite optique

La névrite optique est une inflammation du nerf optique, chargé de transmettre les signaux visuels de l’œil vers le cerveau. Cette atteinte perturbe la vision, souvent de manière brutale, et touche généralement les jeunes adultes entre 20 et 45 ans.

Elle peut concerner un seul œil (forme unilatérale) ou les deux (forme bilatérale).

On distingue deux formes principales :

  • La névrite rétrobulbaire, située derrière le globe oculaire (fond d’œil souvent normal),

  • La papillite optique, localisée au niveau de la papille (visible au fond d’œil).

Elle ne doit pas être confondue avec une neuropathie optique, terme plus général. La névrite est une forme spécifique, d’origine inflammatoire, parfois liée à la sclérose en plaques (SEP), à des infections, ou à des maladies auto-immunes.

Dans certains cas, aucune cause n’est identifiée : on parle alors de névrite optique idiopathique. Un diagnostic précoceest essentiel pour éviter les séquelles visuelles durables.

Quels sont les premiers symptômes de la névrite optique ?

Les symptômes apparaissent soudainement, souvent de manière spectaculaire chez un sujet jeune :

  • Baisse brutale de la vision, d’un œil ou des deux, pouvant aller jusqu’à une cécité temporaire ;

  • Douleur oculaire, surtout à la mobilisation du globe ;

  • Dyschromatopsie : les couleurs, en particulier le rouge, paraissent désaturées ;

  • Scotome central : tache sombre au centre du champ visuel ;

  • Photophobie, voile visuel, ou sensation de « brouillard ».

Chez l’enfant, les signes peuvent être plus discrets (maux de tête, fièvre). Une consultation urgente est recommandée pour poser un diagnostic rapide.

Quelles sont les causes possibles de la névrite optique ?

La sclérose en plaques (SEP) est la cause la plus fréquente chez l’adulte jeune. Mais d’autres origines existent :

  • Maladies auto-immunes : lupus, sarcoïdose, neuromyélite optique (NMO) ;

  • Infections : VIH, herpès, zona, syphilis, Lyme, tuberculose ;

  • Carence en vitamine B12, toxiques (alcool méthylique, solvants),

  • Effets médicamenteux : éthambutol, chloroquine, chimiothérapies ;

  • Chez l’enfant : souvent post-infectieuse et bilatérale.

Dans 30 à 50 % des cas, la cause reste inconnue (forme idiopathique). Un bilan médical complet est indispensable.

Comment pose-t-on le diagnostic ?

bilan ophtalmologique d'une patiente avec un chirurgien

Le diagnostic repose sur :

  • Un examen ophtalmologique : acuité visuelle, champ visuel, fond d’œil (visible si papillite),

  • Une IRM cérébrale et orbitaire : recherche de signes de démyélinisation ou d’autres causes,

  • Un PEV (potentiel évoqué visuel) : ralentissement du signal nerveux,

  • Une OCT : mesure de l’épaisseur des fibres rétiniennes,

  • Des analyses sanguines et, si besoin, une ponction lombaire (suspicion de SEP).

Un diagnostic précis permet de débuter le traitement rapidement et de limiter les complications.

Traitement : que faire ?

Le traitement dépend de la cause et de la gravité :

  • Corticothérapie intraveineuse à haute dose (ex. Solumédrol), puis relais oral si besoin ;

  • Si SEP ou pathologie auto-immune : traitement de fond par immunomodulateurs ;

  • En cas d’échec ou de formes sévères : plasmaphérèse ;

Un suivi ophtalmologique et neurologique régulier est indispensable pour évaluer la récupération et prévenir les rechutes.

Névrite optique et SEP

La névrite optique peut être le premier symptôme d’une sclérose en plaques (SEP), surtout chez les jeunes femmes. L’IRM permet de repérer des plaques de démyélinisation. Le risque de SEP est accru si :

  • des lésions typiques sont présentes à l’IRM ;

  • des bandes oligoclonales sont détectées dans le LCR ;

  • d’autres symptômes neurologiques apparaissent.

Dans ce cas, un traitement de fond est proposé rapidement pour prévenir les poussées.

Et chez l’enfant ?

Chez l’enfant, la névrite optique est souvent :

  • Bilatérale,

  • Post-infectieuse (grippe, rougeole, oreillons),

  • Associée à un contexte de fièvre, maux de tête ou fatigue.

Le traitement repose sur des corticoïdes, avec un pronostic souvent favorable. Un suivi médical reste nécessaire pour éviter les récidives.

Peut-on prévenir une névrite optique ?

On ne peut pas toujours prévenir une névrite optique, mais certaines mesures réduisent les risques :

  • Éviter les toxines (alcool méthylique, solvants),

  • Corriger les carences, notamment en vitamine B12 ;

  • Traiter rapidement les infections ;

  • Avoir une bonne hygiène de vie : sommeil, alimentation, stress, tabac ;

  • En cas de SEP ou de pathologie chronique : traitement de fond et suivi régulier.

Quel est le pronostic visuel ?

  • Chez l’adulte : amélioration en 2 à 4 semaines, mais possible vision floue, dyschromatopsie ou photophobie persistante ;

  • Chez l’enfant : récupération rapide et complète ;

  • En cas de pathologie chronique (SEP, NMO) : risque de récidive et de séquelles si non traitée.

Un suivi au long cours est donc essentiel.

Conclusion

La névrite optique, bien que parfois impressionnante, peut évoluer favorablement si elle est prise en charge rapidement. Sa détection précoce est essentielle, notamment en raison de son lien fréquent avec des pathologies neurologiques comme la sclérose en plaques.

Grâce aux avancées médicales et à une coordination étroite entre ophtalmologistes et neurologues, la plupart des patients retrouvent une vision satisfaisante. Pour toute gêne visuelle soudaine, n’attendez pas : consultez sans délai un professionnel de santé.

Image de Dr Youssef El bichara

Dr Youssef El bichara

Spécialités : Chirurgie de la cataracte, Chirurgie réfractive laser

Mise à jour le 28/05/2025

FAQ

Oui, surtout chez les jeunes, avec traitement rapide. Des séquelles légères sont possibles.


Non. Même si post-infectieuse, elle n’est pas transmissible.


Non pendant la phase aiguë. Reprise possible si la vision est conforme aux normes.


Oui, en lien avec SEP ou NMO : suivi neurologique et traitement de fond indispensables.


La névrite est une forme inflammatoire aiguë. La neuropathie est un terme plus général englobant aussi les causes toxiques, carentielles ou compressives.